Chaque jour, les sapeurs-pompiers s’engagent avec courage et professionnalisme au service de la population. Qu’ils interviennent sur un incendie, un accident de la route, une catastrophe naturelle ou une situation de détresse, leur mission est souvent exercée dans des conditions extrêmes, parfois au péril de leur santé physique ou mentale.
Face à cette réalité, l’État et les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) ont la responsabilité de garantir un accompagnement complet et humain des sapeurs-pompiers blessés ou traumatisés en opération. Voici les dispositifs existants, les principes qui les sous-tendent, et les leviers d’action pour les employeurs territoriaux.
Un soutien immédiat en intervention
Dès la phase opérationnelle, des mesures peuvent être mises en œuvre pour protéger la santé mentale et physique des agents :
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Soutien opérationnel en temps réel, déployé sur le terrain par des professionnels de santé ;
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Intervention de psychologues ou psychothérapeutes relevant des SDIS pour accompagner les personnels confrontés à des scènes particulièrement éprouvantes (suicides, décès d’enfants, violences, etc.).
Ce soutien précoce vise à limiter les risques de stress post-traumatique et à créer un espace d’expression pour les agents impactés.
Des droits reconnus en cas de blessure ou de traumatisme
Quand l’atteinte à la santé est avérée, le cadre statutaire permet une prise en charge à la hauteur des enjeux :
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CITIS (congé pour invalidité temporaire imputable au service) :
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Prise en charge intégrale des soins ;
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Maintien de la rémunération à 100 % pendant toute la durée de l’incapacité ;
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Reconnaissance du caractère professionnel de la blessure ou du traumatisme.
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💡 À noter : la procédure d’imputabilité au service doit être menée avec diligence et bienveillance, en évitant toute suspicion injustifiée.
En cas d’inaptitude : anticiper et accompagner
Si un sapeur-pompier devient inapte à l’exercice opérationnel en raison de ses blessures ou séquelles :
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Le reclassement pour raison opérationnelle (articles L. 826-16 à L. 826-19 du Code général de la fonction publique) permet à l’agent de poursuivre sa carrière dans un autre emploi public, compatible avec son état de santé ;
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Le congé pour raison opérationnelle peut être accordé pour accompagner l’agent dans cette transition, avec des droits spécifiques.
👉 Ces dispositifs doivent être intégrés à une gestion prévisionnelle des parcours professionnels, afin d’éviter les situations de rupture.
Un devoir moral et une responsabilité collective
La protection des agents en difficulté n’est pas une simple obligation administrative : c’est une démarche éthique et solidaire, inscrite dans l’ADN même du service public.
En tant qu’employeurs territoriaux, les SDIS ont un rôle central à jouer :
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En garantissant l’accès effectif aux dispositifs de soutien ;
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En formant les encadrants à la détection des signaux de mal-être ;
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En menant des politiques de prévention de la désinsertion professionnelle.
Pour aller plus loin : leviers d’action des SDIS
Enjeux | Actions recommandées |
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Prévention | Intégrer la santé mentale dans les formations initiales et continues ; mettre en place des retours d’expérience post-intervention. |
Accompagnement | Nommer un référent social ou RH pour les agents en difficulté ; construire des passerelles métiers. |
Dialogue social | Associer les représentants du personnel à la politique de reclassement et de prévention. |
Égalité de traitement | Harmoniser les pratiques d’un département à l’autre pour garantir une équité de prise en charge. |
Pour le SNT, prendre soin de ceux qui nous protègent est l’affaire de tous. À travers une gestion humaine, rigoureuse et proactive des situations de blessure ou de traumatisme, les SDIS réaffirment leur engagement envers les valeurs fondamentales du service public : solidarité, responsabilité et respect de la personne.