L’État a annoncé de nouvelles mesures d’attractivité pour les métiers sanitaires, sociaux et médicosociaux, avec un axe fort : la revalorisation salariale. Mais qu’en est-il des infirmiers évaluateurs qui exercent dans les départements, notamment dans les services d’évaluation de l’APA ou du handicap ?
Des avancées importantes depuis le Ségur et la mission Laforcade
Depuis 2020, l’État a engagé plus de 4 milliards d’euros pour revaloriser les rémunérations dans le champ social et médico-social.
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Près de 700 000 professionnels ont obtenu une hausse de salaire de 183 € nets par mois (192 € nets dans le public).
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Après la conférence des métiers sociaux de 2022, 200 000 agents supplémentaires ont été intégrés, en particulier dans les services de PMI, ASE, santé et polyvalence départementale.
Ces mesures visaient à renforcer l’attractivité d’un secteur en tension et à reconnaître l’engagement de celles et ceux qui accompagnent les publics les plus vulnérables.
👩⚕️ Les infirmiers concernés par le CTI
Sont aujourd’hui éligibles au complément de traitement indiciaire (CTI) les infirmiers travaillant :
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en PMI (protection maternelle et infantile),
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dans les services ASE,
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dans certains centres de santé et de prévention (centres de vaccination, CeGIDD, lutte contre la tuberculose, centres de santé sexuelle, etc.).
La liste a été définie en concertation avec Départements de France. Elle cible les métiers en lien direct avec les usagers, dans une logique d’urgence et de tension des recrutements.
❗ Des oubliés : les infirmiers évaluateurs
Les infirmiers exerçant dans les services d’évaluation (personnes âgées, personnes en situation de handicap, perte d’autonomie) n’ont pas été intégrés au dispositif national.
👉 Officiellement, l’État considère que leur activité n’entre pas dans le périmètre des missions retenues.
👉 Concrètement, cela crée une inégalité de traitement entre des infirmiers départementaux qui, pourtant, partagent le même diplôme, les mêmes responsabilités et souvent une même charge de travail.
🏛️ La marge de manœuvre des départements
Si le CTI n’est pas généralisé, les conseils départementaux peuvent cependant agir :
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en renforçant les primes et indemnités dans le cadre du RIFSEEP,
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en reconnaissant la spécificité des missions d’évaluation (sujétions, expertise, engagement professionnel),
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en ouvrant des négociations locales avec les organisations syndicales.
✊ Quelle suite pour le SNT ?
Le SNT considère que l’exclusion des infirmiers évaluateurs constitue une injustice. Ces professionnels :
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assurent un rôle clé dans l’accompagnement des personnes vulnérables,
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contribuent directement à la qualité du service public départemental,
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subissent, comme leurs collègues, une charge de travail et une pression croissantes.
➡️ Le syndicat là où il est présent, portera donc l’exigence d’une extension du CTI à l’ensemble des infirmiers départementaux, ou à défaut, la mise en place de mesures indemnitaires compensatoires par les conseils départementaux.
🔎 À retenir :
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Le CTI concerne certains infirmiers départementaux (PMI, ASE, prévention).
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Les infirmiers évaluateurs restent exclus du dispositif national.
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Les départements ont la possibilité de corriger cette inégalité via des mesures indemnitaires locales.