
Le lundi 17 mars 2025, alors que la Métropole de Lyon s’apprêtait à voter son budget, des centaines d’agents se sont rassemblés devant l’Hôtel de Métropole pour dire non à la dégradation des conditions de travail et au gel des carrières.
Le SNT était présent, par conviction et en accord avec ses 10 valeurs fondamentales.
La combativité : Dire non quand c’est nécessaire. Refuser que les agents soient les variables d’ajustement budgétaire, c’est notre ligne. Le SNT ne se contente pas de constater, il agit, propose, interpelle. À Lyon comme ailleurs, notre combativité est fondée sur le dialogue et la réactivité, jamais sur la complaisance.
L’humanisme : Derrière les chiffres, il y a des femmes et des hommes. Les suppressions de postes, les carrières bloquées, les salaires en berne, ce sont des vies professionnelles fragilisées. Le SNT porte une vision humaniste : chaque agent compte. C’est ce message que nous avons porté, par notre simple présence.
L’intelligence partagée : Écouter pour mieux construire. Les agents ont des solutions, des idées, des alertes. Le SNT était là pour les entendre, pour valoriser leur parole, pour nourrir les propositions de demain. Une mobilisation est aussi un temps d’écoute, de liens, d’idées croisées.
Un syndicat participatif : Avec et pour les agents. Notre engagement syndical part du terrain. La mobilisation lyonnaise a été l’occasion de retrouver de nombreux collègues, d’échanger, d’expliquer notre action. Le SNT ne parle pas à la place des agents, il les fait parler, il les forme et les accompagne.
La responsabilité : Comprendre les contraintes sans s’y soumettre. Oui, les finances publiques sont sous tension. Oui, l’État impose des restrictions. Mais cela ne justifie pas de casser les collectivités par l’économie sur l’humain. Le SNT est lucide, mais pas fataliste : nous revendiquons des choix responsables, pas des coupes aveugles.
Le professionnalisme : Un engagement sérieux, documenté, rigoureux. Nos prises de position sont fondées sur des données, des textes, des analyses. À Lyon comme ailleurs, le SNT agit avec une exigence de fond : maîtriser les dossiers pour être crédible, écouter pour mieux convaincre, construire pour être utile.
La hiérarchie : Pour une équité dans les parcours. La stagnation des carrières est une blessure professionnelle. Le SNT rappelle que toute hiérarchie doit être juste, fondée sur le mérite, et non sur l’arbitraire ou le clientélisme. Nous exigeons des parcours transparents, équitables, accessibles.
Le pragmatisme : Des solutions, pas des slogans. Le SNT ne se réjouit pas de devoir manifester. Mais quand il faut, on y est. Et ensuite, on travaille : notes, propositions, amendements, argumentaires. À Lyon, notre participation était aussi un engagement pour la suite.
La liberté : Une parole syndicale libre, autonome, sincère. Notre présence à Lyon n’était pas un mot d’ordre central, mais un choix assumé, libre, de celles et ceux qui ont estimé que la situation le méritait. Le SNT ne suit pas les effets d’annonce : il agit en conscience.
L’information & la formation : Comprendre pour agir. Cette valeur, récemment affirmée comme la 10e de notre syndicat, était au cœur de notre démarche à Lyon. Informer les agents, leur permettre de comprendre les arbitrages budgétaires, décrypter les enjeux RH, c’est les rendre plus forts. Le SNT est un outil d’émancipation collective.
C’est aussi rappeler que notre syndicalisme s’inscrit dans la durée, dans le sérieux, et dans une solidarité lucide, loin des effets de manche mais toujours aux côtés de celles et ceux qui font vivre le service public au quotidien.
Des tensions locales symptomatiques d’un malaise national.
La situation lyonnaise reflète une crise plus large : de nombreux conseils départementaux sont en difficulté, pris en étau entre la montée des dépenses sociales et la stagnation, voire la réduction, des ressources.
➡️ Le projet de loi de finances 2025 a d’abord prévu une baisse de 5 milliards d’euros pour les collectivités, ramenée à 2,2 milliards sous la pression des élus.
➡️ Les départements tirent la sonnette d’alarme, parfois par des gestes forts : budgets insincères, campagnes publiques, menaces de rupture des prestations sociales.
Quelques exemples marquants
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- Aisne : budget 2024 voté en déficit pour alerter sur l’impossibilité d’assumer les politiques sociales sans soutien renforcé de l’État.
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- Nièvre : mise en scène à Poil dénonçant une saignée budgétaire de 12 M€, soit 20 % du budget libre.
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- Lot-et-Garonne : affiches symboliques barrant six missions publiques abandonnées faute de financements.
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- Seine-Saint-Denis : dette portée à 1,9 milliard d’euros pour préserver les investissements éducatifs et sociaux.
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- Loire-Atlantique : alerte de la chambre régionale des comptes sur la protection de l’enfance et la gouvernance RH.
- Mayotte : audit d’urgence lancé en 2024 sur la gestion du conseil départemental, révélant des fragilités structurelles profondes.
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Le SNT comprend les contraintes budgétaires qui pèsent aujourd’hui sur les collectivités. Mais nous refusons que les agents territoriaux deviennent les variables d’ajustement d’une logique comptable.
Nous restons mobilisés, vigilants et fidèles à nos valeurs : pour un service public à hauteur d’humain, pour des collectivités justes, pour des agents respectés et reconnus. Nous restons mobilisés pour garantir des conditions de travail dignes, des déroulements de carrière équitables et une reconnaissance salariale à la hauteur des responsabilités assumées.
Résumé de l’article
Le gouvernement français a engagé une réduction des dotations aux collectivités dans le cadre du PLF 2025, abaissée de 5 à 2,2 milliards d’euros. Malgré cet ajustement, de nombreux départements dénoncent une asphyxie budgétaire.
Fin 2024, plusieurs actions symboliques ont été menées : dans la Nièvre, des élus ont manifesté à Poil contre une baisse de 12 M€ ; dans le Lot-et-Garonne, une campagne d’affichage a mis en lumière les services menacés. Lors du congrès des Départements de France, des présidents ont menacé de suspendre le RSA et la prise en charge des MNA.
Des budgets départementaux ont été votés en déséquilibre. L’Aisne a adopté un budget insincère pour alerter sur sa situation, avant d’être contraint par la CRC de le réviser. En Seine-Saint-Denis, la dette sera portée à 1,9 Md€ pour maintenir l’investissement public.
La CRC de Loire-Atlantique a dénoncé de graves lacunes dans la protection de l’enfance et une gestion RH perfectible. À Mayotte, un audit est en cours pour évaluer la gouvernance et la soutenabilité budgétaire.
En mai 2025, une Conférence financière des territoires est convoquée. Les départements demandent une compensation intégrale des dépenses sociales et une réforme du financement local. La Cour des comptes alerte sur le risque de dégradation des services publics de proximité
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