Le Syndicat National des Territoriaux (SNT) souhaite s’adresser directement à vous, secrétaires de mairie, dont les missions sont essentielles au fonctionnement des communes françaises. Vous êtes près de 23 000 à occuper ce rôle pivot, dont 94 % de femmes, et vous portez une grande part du service public de proximité. Pourtant, votre métier traverse une crise profonde, à la fois statutaire et organisationnelle.
Un métier central mais sous-valorisé
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Statutairement, les secrétaires de mairie relèvent de plusieurs cadres d’emplois (catégorie A, B ou C), mais 60 % exercent encore en catégorie C (source : Sénat, 2022). Cette situation est en décalage avec vos responsabilités réelles, souvent de niveau B ou A.
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Un cinquième des postes sont occupés par des contractuels, faute de titulaires.
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La loi du 30 décembre 2023 a introduit des évolutions :
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obligation qu’à partir de 2028, tout secrétaire de mairie soit au moins classé en catégorie B dans les communes de moins de 2 000 habitants ;
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formation initiale obligatoire assurée par le CNFPT ;
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possibilités de promotion interne élargies.
Ces avancées restent cependant lentes et incomplètes.
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Des conditions de travail éprouvantes
Les enquêtes récentes convergent :
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92 % des secrétaires de mairie se disent en surcharge de travail ;
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62 % exercent à temps non complet, souvent pour plusieurs employeurs ;
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Les heures supplémentaires sont fréquentes, mais non rémunérées ni récupérées dans 14,5 % des cas ;
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L’isolement professionnel est massif : 80 % déclarent ne faire partie d’aucun réseau professionnel.
Ces chiffres traduisent une réalité : sans soutien, la charge mentale et l’usure progressent. Le départ à la retraite d’un tiers des effectifs d’ici 2030 accentue encore la fragilité du métier.
Les revendications légitimes
Les organisations syndicales convergent sur plusieurs points :
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Revaloriser les grilles indiciaires pour sortir du « SMIC de carrière » ;
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Mettre fin aux recrutements en catégorie C sur ces postes ;
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Titulariser les contractuels en fonction pérenne ;
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Améliorer les conditions de travail : remplacement effectif, allègement des procédures, lutte contre l’isolement.
Le SNT partage ces constats et s’engage à les défendre.
Le rôle spécifique du SNT
Certains syndicats multiplient les promesses, mais les « chants des sirènes » n’apportent pas toujours de résultats tangibles.
Le SNT, lui, agit différemment. Nous ne sommes pas présents au CSFPT, mais nous avons une place active au CCFP (Conseil commun de la fonction publique), grâce à notre appartenance à la Fédération des Services Publics CFE-CGC.
Ce positionnement stratégique est essentiel : il nous permet de porter vos revendications dans une instance interministérielle, là où se définissent les grandes règles statutaires et salariales communes aux trois versants de la fonction publique.
Notre engagement
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Défendre la revalorisation immédiate des carrières et rémunérations, pour en finir avec des grilles trop proches du SMIC.
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Exiger l’alignement en catégorie B a minima dès aujourd’hui, et pas seulement en 2028.
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Porter un plan de titularisation des contractuels.
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Revendiquer des mesures concrètes d’amélioration du quotidien : brigades de remplaçants, mutualisations intercommunales, droits effectifs à la formation.
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Assurer un soutien et une disponibilité syndicale au quotidien, pour répondre à vos questions, vous accompagner face aux difficultés locales et vous conseiller dans vos démarches.
Le SNT vous considère comme des acteurs clés du service public territorial. Par notre action au CCFP via la Fédération des Services Publics CFE-CGC, nous portons votre voix là où elle compte, auprès de l’État et des décideurs nationaux.
Notre approche est claire : pragmatisme, responsabilité, combativité et proximité. Pas de promesses irréalistes, mais un engagement constant pour que vos revendications se traduisent en décisions concrètes et pour que vous trouviez auprès du SNT un soutien disponible au quotidien.
Béatrice BARRAU