Au 1er janvier 2026, le SMIC a été revalorisé de +1,18 %, portant son montant mensuel brut à 1 823,03 € pour un temps plein (35 h)
(Source : Ministère du Travail et des Solidarités, décembre 2025).
Cette revalorisation, automatique et légale, n’est pas contestable en soi.
Mais, faute de mesures structurelles dans la fonction publique territoriale, elle risque d’entraîner une conséquence bien connue des agents : un nouveau tassement des grilles indiciaires, en particulier en catégorie C.
Un minimum indiciaire déjà rattrapé par le SMIC
Dans la fonction publique, la rémunération repose sur le traitement indiciaire, calculé à partir :
- d’un indice majoré (IM) ;
- de la valeur du point d’indice, fixée à 4,92278 € brut par mois depuis le 1er juillet 2023
(Source : DGAFP).
Le minimum indiciaire garanti est aujourd’hui fixé à l’indice majoré 366, soit :
366 × 4,92278 € = 1 801,10 € brut mensuels
Ce montant est désormais inférieur au SMIC brut revalorisé au 1er janvier 2026.
Autrement dit, le plancher de la fonction publique territoriale est rattrapé, puis dépassé, par le salaire minimum, sans aucune revalorisation du point d’indice.
Être au SMIC : un seuil désormais plus haut
Le calcul est simple et incontestable :
1 823,03 € ÷ 4,92278 € ≈ 370,3
➡️ Il faut donc atteindre au minimum l’indice majoré 371 pour garantir un traitement indiciaire égal ou supérieur au SMIC.
Cela signifie clairement que l’indice 366 ne remplit plus sa fonction de garantie minimale.
Un agent territorial à temps complet positionné sur cet indice se retrouve en dessous du SMIC, ce qui pose un problème juridique, mais aussi un problème de reconnaissance.
Un scénario déjà connu : relever le plancher, écraser la grille
En l’absence de revalorisation du point d’indice, les options techniques sont limitées :
- relever le minimum indiciaire ;
- ou reclasser les premiers échelons des grilles de catégorie C.
Dans les faits, cela reviendrait à faire passer le minimum indiciaire de 366 à 371, soit +5 points, avec des conséquences immédiates :
- un nouveau tassement des grilles ;
- une réduction des écarts entre les premiers échelons ;
- une dévalorisation de l’ancienneté et de la progression de carrière pour les agents déjà en poste.
Ce mécanisme n’a rien d’exceptionnel.
Il s’est déjà produit à plusieurs reprises lors des précédentes hausses du SMIC, chaque fois que le point d’indice est resté figé.
Le vrai problème : l’absence de réponse structurelle
À ce stade, aucune décision n’est actée :
- aucun décret sur le relèvement du minimum indiciaire ;
- aucune annonce sur une revalorisation du point d’indice.
👉 Il ne s’agit donc pas d’une mesure décidée, mais d’un effet mécanique prévisible des règles actuelles.
Pour le SNT, le constat est clair :
tant que le point d’indice n’est pas revalorisé, chaque hausse du SMIC se traduira par un écrasement du bas des grilles, sans amélioration réelle des carrières.
Pour le ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État
Le point d’indice des fonctionnaires restera gelé en 2026 (David Amiel)
Une exigence syndicale claire
La question posée dépasse largement un ajustement technique.
Elle touche à :
- la cohérence des grilles indiciaires ;
- l’attractivité des métiers territoriaux ;
- la reconnaissance du travail et de l’expérience des agents.
Pour le SNT, une chose est évidente :
👉 on ne peut pas durablement piloter la fonction publique territoriale en se contentant de relever des planchers.
Deux leviers existent et doivent être mis sur la table :
- une revalorisation significative du point d’indice ;
- ou une refonte ambitieuse des grilles indiciaires, permettant de redonner du sens aux carrières.
À retenir
- Le SMIC 2026 sera désormais supérieur au minimum indiciaire actuel (IM 366).
- Être au niveau du SMIC suppose au moins l’indice majoré 371.
- Sans revalorisation du point d’indice, un nouveau tassement des grilles est probable.
- Pour le SNT, l’urgence est structurelle, pas cosmétique.
Evolution prévisible des grilles indiciaires








